Yaoundé – 22 septembre 2025.
Un nom, un témoignage, et toute la mécanique du crime s’effondre. Devant le tribunal militaire de Yaoundé, le Sous-lieutenant Le Grand Gambi a livré une déposition glaçante qui éclaire d’un jour nouveau l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. Ses révélations détaillent comment les enquêteurs ont pu identifier et interpeller les premiers membres du commando impliqué.
Le pacte macabre de Danwe
Tout commence le 30 décembre 2022. Ce jour-là , Justin Danwe, alors chef du commando, approche le jeune officier Gambi avec une mission précise : « donner une correction » à Martinez Zogo, accusé de « parler trop mal » de son supérieur.
Face au refus de Gambi, Danwe insiste, multiplie les relances via WhatsApp et tente même de l’acheter avec 25 000 francs CFA, présentés comme une contribution pour « arroser » ses galons.
Le tournant décisif
Quelques jours plus tard, Gambi découvre sur une plateforme interne de la gendarmerie que Martinez Zogo a été enlevé. Conscient de la gravité de la situation, il alerte immédiatement son supérieur, le Lieutenant-colonel Ayissi. Cette dénonciation brise la chaîne du silence et déclenche la traque qui mènera aux premières arrestations.
Des révélations accablantes
L’affaire prend une dimension encore plus explosive lorsque, dans ses propres auditions, Justin Danwe cite nommément l’homme d’affaires Jean-Pierre Amougou Belinga. Selon lui, ce dernier l’aurait reçu à plusieurs reprises, au Complexe Beac et à l’immeuble Ekang, lui remettant une avance de 2 millions de francs CFA pour « corriger » Martinez Zogo.
Toujours d’après Danwe, Amougou Belinga aurait bénéficié du soutien de Louis Paul Motaze, alors ministre des Finances, pour faciliter ses démarches administratives. Après l’exécution de la mission, Danwe affirme avoir transmis des images de l’opération à Belinga, qui l’aurait rassuré d’une récompense en déclarant que « Motaze sera très satisfait du travail abattu ».
Le témoignage brut de Gambi
Extrait marquant de sa déposition devant le tribunal militaire :
« Le 30 décembre 2022, le lieutenant-colonel Danwe m’a demandé d’administrer une correction à Martinez Zogo. J’ai refusé, mais il m’a relancé plusieurs fois via WhatsApp. J’ai reçu une somme de 25 000 francs, soi-disant pour l’arrosage de mes galons. Lorsque j’ai découvert l’enlèvement de Martinez Zogo via une plateforme interne, j’ai immédiatement saisi mon supérieur, le lieutenant-colonel Ayissi. C’est alors que les interpellations ont commencé. »
Une affaire qui secoue le Cameroun
Ce témoignage, désormais au cÅ“ur du procès, met en lumière l’engrenage d’une corruption sordide et l’implication présumée de hauts responsables. Plus de deux ans après l’assassinat de Martinez Zogo, la justice camerounaise poursuit son travail pour établir les responsabilités et répondre à une opinion publique toujours en quête de vérité.
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