Le quartier Messassi, à Yaoundé, est secoué par une affaire tragique et controversée : la mort de l’aspirant Marius NGANTCHE TAKAM, jeune militaire de 25 ans, originaire de Bamendjou. Deux récits diamétralement opposés circulent, alimentant confusion et débats.
📌 Version 1 : le drame d’une maladie et d’un suicide
Selon un premier récit largement relayé sur les réseaux sociaux, Marius souffrait d’une méningite sévère. La maladie aurait provoqué chez lui des maux de tête intenses, des hallucinations et des délires. Interné à l’hôpital militaire de Douala, il aurait confié à ses camarades voir des monstres et des crânes, ce qui suscitait parfois l’incompréhension ou l’hilarité de son entourage.
Après une période de traitement, il aurait repris ses activités à Yaoundé. Le jour de son décès, il serait parti de l’EMIA en tenue de sport, se rendant à un immeuble du quartier Messassi. Arrivé au 6ᵉ étage, il aurait soigneusement rangé ses vêtements avant de s’élancer dans le vide, mettant fin à ses jours. Pour ses proches, ce geste dramatique serait l’aboutissement d’une longue lutte contre la maladie et ses effets psychiques.
📌 Version 2 : la thèse d’un meurtre maquillé
Un second récit, porté par la voix de l'activiste N’Zui Manto, contredit radicalement cette version. Selon lui, l’immeuble en question appartiendrait au Général de Brigade Tobie Gabriel Ngolo, dont la résidence est connue sous le nom de « Maison Blanche » à Messassi. Le jeune militaire n’aurait pas choisi de se donner la mort : il aurait été tué dans l’immeuble, puis son corps aurait été balancé depuis le sommet afin de faire croire à un suicide.
Cette version met en cause des figures de l’institution militaire et soulève des interrogations sur les circonstances exactes de la tragédie.
🔴 Une affaire qui s’inscrit dans un climat explosif
Au-delà des récits contradictoires, la mort de l’aspirant Marius NGANTCHE TAKAM s’inscrit dans un contexte politique et sécuritaire tendu. Le Cameroun est actuellement marqué par des violences post-électorales, avec des affrontements sporadiques et une défiance croissante envers les institutions.
Hier encore, plusieurs militaires ont été arrêtés dans le Mayo Danay, alimentant les soupçons de fractures internes au sein de l’armée. Certaines sources affirment que l’aspirant Ngakam était un sympathisant d’Issa Tchiroma, figure politique controversée, ce qui ajoute une dimension politique à cette affaire déjà complexe.
Ainsi, le drame de Messassi ne peut être dissocié des tensions nationales : il illustre les lignes de fracture qui traversent le pays, entre maladie, rumeurs de meurtre, et instrumentalisation politique dans un climat post-électoral explosif.


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