Le paysage politique camerounais vient une fois de plus d’être secoué par une annonce qui divise : Célestin Djamen, président du parti APAR et ancien cadre du MRC, a officiellement rallié le G20 élargi, coalition favorable à la candidature de Paul Biya pour la présidentielle de 2025. Ce revirement, qualifié par certains de « transhumance politique », soulève des interrogations sur la sincérité des engagements et la solidité des convictions dans l’arène politique nationale.
🔄 Une trajectoire en zigzag
Ancien militant du SDF, puis du MRC, Djamen s’était illustré par son opposition virulente au régime en place. En 2020, il claquait la porte du MRC, dénonçant le boycott des législatives. À l’époque, il se présentait comme une figure de rupture, un « chasseur de lion » prêt à défier le pouvoir. Cinq ans plus tard, il entre dans la « cage du lion », justifiant son choix par une préférence pour « l’original plutôt que la copie » et affirmant que « l’opposition est un îlot de désespoir ».
🤝 Le G20, vitrine d’un pouvoir consolidé
Le G20 élargi, qui regroupe une vingtaine de partis politiques, se présente comme le socle de soutien à Paul Biya, 92 ans, candidat à sa propre succession. Jean De Dieu Momo, figure influente de cette coalition, évoque une « faim de paix » pour justifier cette mobilisation. Mais derrière cette rhétorique, se dessine une stratégie de verrouillage politique, où la diversité des idées semble céder le pas à l’unanimisme.
🧠 Opportunisme ou pragmatisme ?
Pour ses détracteurs, Djamen incarne le « politicien du ventre », prêt à troquer ses idéaux contre une place dans l’appareil d’État. Pour ses partisans, il fait preuve de réalisme dans un contexte international instable. Lui-même affirme ne pas défendre les 43 ans de règne de Biya, mais considère ce dernier comme « le moins mauvais » des 12 candidats en lice.
⚖️ Une opposition fragilisée
Ce ralliement met en lumière la porosité entre pouvoir et opposition, et la difficulté à bâtir une alternative crédible. Il alimente le scepticisme citoyen et affaiblit la confiance dans les institutions. La transhumance politique, loin d’être un simple choix personnel, devient le symptôme d’un système où la loyauté idéologique est souvent reléguée derrière les calculs électoraux.
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