FECAFOOT vs MINSEP : le bras de fer qui va détruire le football camerounais ?
Yaoundé, août 2025 —
À mesure que l’élection présidentielle de la FECAFOOT approche (prévue le 29 novembre), les tensions entre Samuel Eto’o et le Ministère des Sports atteignent un niveau critique. Ce qui se joue n’est plus seulement une question de gouvernance sportive, mais un affrontement institutionnel aux allures de guerre froide.
Le mur de l’administration
Le MINSEP, dirigé par Narcisse Mouelle Kombi, tente de suspendre le processus électoral lancé par la FECAFOOT, invoquant des “irrégularités” et un “risque de troubles à l’ordre public”. En toile de fond : une lettre d’un délégué mécontent, utilisée comme levier pour bloquer la réélection d’Eto’o.
Mais la FECAFOOT, en tant qu’association de droit privé, s’appuie sur les statuts de la FIFA pour défendre son autonomie. Le conflit devient alors une bataille de légitimité : qui contrôle le football camerounais — l’État ou la Fédération ?
Le cas Eto’o : entre justice et manœuvres statutaires
La condamnation d’Eto’o en Espagne pour fraude fiscale (22 mois avec sursis) est brandie comme motif d’inéligibilité. Mais les statuts révisés de la FECAFOOT en 2023 ne disqualifient que les peines fermes supérieures à trois mois. Le ministère refuse de reconnaître ces révisions, créant un vide juridique explosif.
Terrain de jeu institutionnel
- Lieu des matchs : Garoua imposé par la FECAFOOT, malgré les préférences du MINSEP pour Yaoundé.
- Staff technique : Marc Brys, nommé par le ministère, est encadré par un staff désigné par la Fédération. Son assistant ministériel est relégué en tribunes.
- Subventions aux clubs : le ministère tente de reprendre la main, mais c’est toujours la FECAFOOT qui distribue les fonds.
Ce que ça révèle
- Un football en otage, entre réformes et résistances.
- Un président fédéral qui dérange, car il incarne une rupture avec les logiques de tutelle.
- Une administration qui peine à lâcher prise, malgré les textes internationaux.
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