Les 4 et 5 août 2025, le Conseil constitutionnel camerounais a tenu les audiences du contentieux pré-électoral, étape cruciale dans la préparation de l’élection présidentielle prévue le 12 octobre prochain. Ces audiences ont mis en lumière les fractures politiques, les contestations internes aux partis et les limites du processus démocratique.
Une avalanche de recours
Suite à la publication par Elections Cameroon (Elecam) de la liste provisoire des candidats le 26 juillet, 35 recours ont été déposés. Ces requêtes, émanant de partis politiques, de candidats recalés ou de membres dissidents, visaient à contester des rejets de candidatures ou à invalider celles jugées irrégulières.
Parmi les cas les plus médiatisés :
- Maurice Kamto, investi par le Manidem, a vu sa candidature rejetée pour cause de double investiture. Le parti dénonce une manœuvre frauduleuse orchestrée autour de la candidature parallèle de Dieudonné Yebga.
- Paul Biya, président sortant et candidat du RDPC, a été attaqué par trois requérants qui remettent en cause la légalité de sa candidature. Le Conseil a jugé ces recours irrecevables.
- Cabral Libii, du PCRN, a été contesté par Kona Robert, mais sa candidature a été confirmée.
- Le dossier du MP, opposant Hilaire Nzipan à Moulende, a révélé des tensions internes au Conseil constitutionnel. Finalement, Nzipan a été écarté.
Douze candidats retenus
À l’issue des délibérations, le Conseil constitutionnel a validé 12 candidatures pour la présidentielle :
1. Paul Biya (RDPC)
2. Cabral Libii (PCRN)
3. Joshua Osih (SDF)
4. Issa Tchiroma Bakary (FSNC)
5. Serge Espoir Matomba (PURs)
6. Bello Bouba Maïgari (UNDP)
7. Ateki Parkston (Alliance libérale)
8. Bouba Hagbe Jacques (MCMC)
9. Iyodi Hiram Samuel (FDC)
10. Kouemo Pierre (UMS)
11. Muna Akere Tabe (Univers)
12. Tomaino Hermine Patricia (UDC)
Une transparence mise à mal
L’un des points les plus controversés reste le refus du Conseil constitutionnel de diffuser les audiences en direct, malgré l’article 64 de la loi électorale qui garantit leur publicité. Cette décision a été vivement critiquée par des acteurs de la société civile et des observateurs internationaux, qui y voient une entrave à la transparence du processus.
Vers une campagne sous tension
Ce contentieux pré-électoral, marqué par des exclusions, des accusations de fraude et des décisions controversées, laisse présager une campagne électorale tendue. Alors que certains partis dénoncent une instrumentalisation des institutions, d’autres se préparent à mobiliser leur base dans un climat de méfiance croissante.
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