Le 2 septembre 2025, le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, a brisé le silence diplomatique : à l’approche de la présidentielle du 12 octobre, le Cameroun ne garantit ni transparence, ni liberté, ni crédibilité électorale. Ce constat officiel, venu de Genève, met des mots sur ce que les citoyens vivent dans la peur : un scrutin verrouillé, un espace civique muselé, une démocratie en trompe-l’œil.
🗳️ Une élection sous contrôle, sans contrôle citoyen
Les principes d’une élection transparente sont clairs : égalité des candidats, accès libre à l’information, indépendance des institutions, liberté d’expression. Mais sur le terrain, la réalité est alarmante :
- Des meetings interdits arbitrairement.
- Des interviews interrompues en direct par les forces de sécurité.
- Des candidatures écartées sans justification légale.
- Des électeurs empêchés de s’inscrire.
Ce n’est plus une compétition démocratique, c’est une mise en scène politique où le résultat semble écrit d’avance.
⚠️ L’ONU tire la sonnette d’alarme
Dans son communiqué, le Haut-Commissariat ne se contente pas d’évoquer des « inquiétudes ». Il dénonce explicitement l’absence de transparence dans le processus électoral. Selon Volker Türk, « l’environnement propice à une élection libre et crédible n’existe pas ». Ce n’est pas une opinion : c’est une alerte juridique et diplomatique.
Peut-on encore parler de démocratie quand 53 citoyens sont arrêtés pour avoir contesté pacifiquement des décisions électorales devant le Conseil constitutionnel ? Leur libération ne fait pas oublier l’arbitraire de leur arrestation. Un État qui criminalise la critique ne protège pas la République : il protège le pouvoir.
🛑 Médias censurés, ONG suspendues : la transparence étouffée
Trois organisations suspendues, deux interdites, des financements coupés, des journalistes censurés. Ce n’est pas une coïncidence : c’est une stratégie d’opacité. Un régime qui combat ses propres relais citoyens agit comme un pouvoir qui redoute la vérité.
Or, aucune Constitution, aucun traité international ne donne au gouvernement le droit de confisquer la parole publique. Bien au contraire : ils l’encouragent et la protègent.
🌍 Un avertissement à portée internationale
Le message de l’ONU est limpide : si le Cameroun organise une élection sans transparence, la communauté internationale en doutera. Et un président élu dans le doute gouverne dans la fragilité. Ce n’est pas seulement une question de légitimité interne, c’est une question de reconnaissance mondiale.
🤝 La République ne se décrète pas, elle se construit
Ce qui est en jeu dépasse le scrutin du 12 octobre. C’est l’idée même de République qui vacille. Une République ne se bâtit pas par exclusion, mais par inclusion. Elle ne s’impose pas par la matraque, mais par la confiance. Elle ne survit pas par la peur, mais par le consentement des gouvernés.
📌 Conclusion : transparence ou turbulence
Le Cameroun est à un tournant historique :
- Continuer dans la voie des élections verrouillées, au risque d’alimenter la colère et l’instabilité.
- Ou garantir enfin la transparence, l’égalité d’accès et le respect de la voix du peuple.
L’ONU a parlé. Reste à savoir si Yaoundé écoutera la raison ou persistera dans la répression. Car une élection n’est pas un exercice de contrôle. C’est un rendez-vous avec l’Histoire.
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