Cameroun – Kidnapping sur l’axe Kousseri-Maroua : cinq enfants d’une même mère enlevés par Boko Haram

 

 

Par Jacques Ndongo – Sud TV/kongossamagazine.

Le 13 août 2025, sur le tronçon Kousseri–Maroua de la nationale N°1, cinq enfants d’une même famille ont été enlevés par des hommes armés se réclamant de Boko Haram. Le bus Touristique Express qui les transportait vers Yaoundé a été intercepté à Zigague. Ce jour-là, la famille Nga a basculé dans l’horreur.

Une mère, cinq enfants, et un voyage vers l’espoir

Maman Nga, commerçante de vivres à Kousseri, avait envoyé ses enfants à Yaoundé pour les vacances scolaires. Ils devaient retrouver leur oncle et préparer leur rentrée dans des établissements de la capitale. Les enfants – Albert Raphaël Nga (13 ans), Princesse Ntomba Okala (15 ans), Farelle Marie Faustine Tankeu (17 ans), Marie Lyslys Mbongo Okala (19 ans) et Easy Bryant Jean Bessala (19 ans) – étaient tous élèves, pleins d’avenir.

Mais ce voyage s’est transformé en cauchemar. Les ravisseurs ont exigé une rançon de 50 millions FCFA. Et pour prouver leur détermination, ils ont annoncé à Maman Nga l’exécution de l’aîné. Le sort des quatre autres reste suspendu à une somme que cette mère, comme tant d’autres dans l’Extrême-Nord, ne peut réunir.

Une tragédie qui glace le pays

La douleur de Maman Nga, filmée en larmes, se dénudant en public pour implorer de l’aide, a bouleversé l’opinion. Mais au-delà de l’émotion, c’est l’indifférence institutionnelle qui choque. Aucun communiqué officiel, aucune visite ministérielle, aucun plan d’urgence. Juste des appels à l’action lancés par des figures de l’opposition comme Maurice Kamto et Cabral Libii, dénonçant le silence du gouvernement.

Boko Haram : une guerre sans fin

Depuis 2014, l’Extrême-Nord subit les assauts répétés de Boko Haram. Plus de 6 000 morts, des milliers de déplacés, et une route nationale devenue couloir de l’angoisse. Les enlèvements se multiplient, les rançons s’envolent, et l’État semble dépassé.

Ce kidnapping n’est pas un cas isolé. Il est le symptôme d’un abandon. Celui d’une région, d’une mère, et de cinq enfants dont les vies ne devraient jamais être négociables.

Sud TV s’engage

À Sud TV, nous refusons l’indifférence. Nous appelons à la mobilisation citoyenne, à la pression médiatique, à la solidarité concrète. Car derrière ce drame, il y a une mère. Et derrière cette mère, il y a nous tous.

Cinq enfants. Une mère. Un pays qui doit se lever.