Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) traverse une zone de turbulences à haute intensité. En toile de fond : le retour annoncé de Maurice Kamto, figure centrale de l’opposition, recalé de la présidentielle d’octobre sous la bannière du MANIDEM. Si certains y voient une résurrection politique, d’autres dénoncent une manÅ“uvre qui ravive les tensions internes et expose les failles stratégiques du parti.
Yaoundé, septembre 2025 —
⚖️ Une réintégration sous haute tension
Réuni en Conseil national, le MRC a acté deux résolutions majeures : l’ouverture à une coalition d’opposition et le retour de Kamto à la tête du parti. Officiellement, les militants ont voté à l’unanimité pour son retour. Mais derrière cette façade d’unité, des voix discordantes s’élèvent. Plusieurs cadres dénoncent une gestion verticale du parti, où les décisions semblent dictées par une fidélité émotionnelle plutôt qu’une stratégie électorale claire.
« Le retour de Kamto est une bonne nouvelle, mais pas à n’importe quel prix », confie un militant de la région du Nord, où le MRC peine à s’implanter face au RDPC.
🧩 Une stratégie en clair-obscur
Kamto avait quitté le MRC pour tenter une candidature sous le MANIDEM, avant d’être recalé par ELECAM et le Conseil Constitutionnel. Ce détour, perçu par certains comme une trahison, a laissé des cicatrices. Son retour est donc autant un symbole de résilience qu’un aveu d’échec. Le parti, qui prônait l’alternance et la transparence, se retrouve à gérer une crise de cohérence.
« Le gibier prudent échappe toujours aux pièges du chasseur », a déclaré Kamto dans une sortie métaphorique qui sonne comme une justification de son parcours sinueux.
🧠Coalition ou confusion ?
La deuxième résolution du MRC — soutenir un candidat issu d’une coalition — marque un tournant stratégique. Mais elle soulève une question cruciale : Kamto reviendra-t-il pour incarner cette coalition ou pour la dominer ? Le flou persiste, et les tractations avec des figures comme Issa Tchiroma ou Bello Bouba Maïgari restent opaques.
🎠Une fracture masquée par l’urgence électorale
À quelques semaines de la présidentielle, le MRC joue la carte du rassemblement. Mais la rapidité de la réintégration de Kamto, sans débat public ni consultation élargie, laisse planer le doute sur la solidité du socle militant. Le parti risque de se transformer en machine électorale à la gloire d’un homme, au détriment de sa promesse initiale : celle d’une renaissance collective.
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