Yaoundé, 4 août 2025 — Le Conseil Constitutionnel ouvre ce lundi matin à 10h30, au Palais des Congrès de Yaoundé, les audiences du contentieux pré-électoral. Une étape décisive dans le processus de la présidentielle du 12 octobre, mais surtout un moment de vérité pour les institutions, confrontées à une crise politique qui couve depuis le rejet de la candidature de Maurice Kamto.
Kamto recalé, le MANIDEM en éclats.
Le 26 juillet, ELECAM publie la liste des 13 candidatures retenues sur les 83 dossiers déposés. Maurice Kamto n’y figure pas. Motif : pluralité d’investitures au sein du MANIDEM, son nouveau parti d’accueil. Deux dossiers ont été déposés au nom du parti — l’un par Kamto, soutenu par le président officiel Anicet Ekane, l’autre par Dieudonné Yebga, ancien membre exclu mais appuyé par une faction dissidente. Résultat : ELECAM invalide les deux, invoquant une confusion interne incompatible avec les règles du jeu.
Le choc est immédiat. Kamto dénonce une exclusion politique orchestrée, le MANIDEM crie à la manipulation institutionnelle, et les militants du MRC, son ancien parti, se mobilisent en soutien. Deux recours ont été déposés par Kamto, tandis que le MANIDEM saisit le Conseil Constitutionnel pour faire annuler la décision d’ELECAM.
Le Conseil Constitutionnel sous les projecteurs.
L’annonce officielle de l’ouverture du contentieux, faite le 31 juillet, a mis les projecteurs sur une institution souvent critiquée pour son manque d’indépendance. Ce lundi, 35 recours seront examinés dans une session publique sous haute tension. Parmi les dossiers sensibles :
- Léon Theiller Onana conteste la candidature de Paul Biya, qu’il juge illégitime faute de congrès depuis 2011
- Robert Kona demande l’invalidation de Cabral Libii, avec qui il dispute la présidence du PCRN
- Plusieurs candidats indépendants réclament leur réintégration après des rejets pour défaut de signatures ou de caution
Mais c’est bien le cas Kamto qui cristallise toutes les attentions. Sa présence ou son absence sur le bulletin du 12 octobre pourrait redéfinir l’équilibre politique du pays.
Yaoundé verrouillée, tension palpable
Autour du Palais des Congrès, le dispositif sécuritaire a été renforcé. Les sièges du MRC et du MANIDEM sont sous surveillance, les appels à la mobilisation se multiplient sur les réseaux sociaux, et les observateurs internationaux suivent de près l’évolution du dossier.
Le Conseil Constitutionnel, dont les décisions sont sans appel, devra trancher dans un climat de polarisation extrême. Pour beaucoup, il ne s’agit plus seulement de droit électoral, mais de l’avenir démocratique du Cameroun.
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